Sur le front de la politique étrangère, Barack Obama et Mitt Romney défendent des positions très proches, ce qui ne les empêche pas de se quereller aussi sur ce thème, objet de l’ultime débat, qui s’est déroulé cette nuit. Anne-Marie Slaughter, directrice de la prospective au département d’Etat de 2009 à 2011, aujourd’hui professeure à l’université de Princeton, revient sur le bilan diplomatique du président sortant.
En 2008 et 2009 encore, Barack Obama promettait de «changer le monde». Promesse tenue ?
Je pense qu’il promettait plutôt de restaurer la position de l’Amérique dans le monde et la défense de ses valeurs. Ce qu’il a très bien réussi, à l’exception majeure de Guantánamo, qu’il avait promis de fermer. S’il est réélu, je pense qu’il devra aussi changer sa politique de recours aux drones. Mais globalement, sous sa présidence, les Etats-Unis sont passés par l’ONU pour toutes leurs décisions majeures de politique étrangère, ils ont travaillé aussi étroitement que possible avec leurs alliés, en les laissant même prendre la direction des opérations en Libye. Obama a prôné et appliqué une politique de grande puissance qui assume ses responsabilités. Il a achevé une guerre, en Irak, et est en train d’en terminer une autre, en Afghanistan. Je dirais qu’il a réintroduit les Etats-Unis dans le monde, avec beaucoup de succès.
En 2011, vous jugiez son bilan meilleur en politique étrangère qu’en politique intérieure. C’est toujours votre avis ?
Oui, regardez tout ce qui a été accompli, l’assassinat de Ben Laden et l’affaiblissement d’Al-Qaeda ! Il y a eu bien sûr l’attaque du consulat américain de Benghazi. Mais ça fait vingt ans que nous sommes attaqués et, de façon générale, le nom