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Six ans de prison pour les sismologues après la catastrophe de L'Aquila

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Les chercheurs étaient accusés d'«homicide par imprudence» après le séisme qui avait fait 309 morts le 6 avril 2009.
A L'Aquila, au lendemain du séisme, le 7 avril 2009. (Photo Giampiero Sposito. Reuters)
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publié le 22 octobre 2012 à 17h31
(mis à jour le 22 octobre 2012 à 21h50)

Les scientifiques jugés à L'Aquila ont été condamnés lundi à six ans de prison ferme pour avoir sous-évalué les risques avant le séisme qui a dévasté cette ville des Abruzzes en 2009, une lourde peine «historique» selon les avocats et les plaignants.

Le tribunal a reconnu coupables d'«homicide par imprudence» les sept membres de la commission italienne «grands risques», qui s'était réunie à L'Aquila six jours avant le séisme du 6  avril 2009 et comptait six experts des tremblements de terre et le sous-directeur de la Protection civile Bernardo De Bernardinis.

Alors que la défense avait réclamé leur acquittement, arguant du fait qu’aucun scientifique ne peut prévoir un séisme, le tribunal, contre toute attente, est allé au-delà des réquisitions du parquet, qui avait demandé quatre ans de prison pour tous les accusés. Il a, en outre, prononcé à leur encontre l’interdiction définitive d’exercer tout emploi public.

«Je suis découragé, désespéré. Je pensais être acquitté, je ne comprends toujours pas de quoi je suis accusé», a commenté Enzo Boschi, jusqu'à récemment président de l'Institut national de géophysique et vulcanologie (INGV).

«Ce jugement est selon moi injuste. Nous ferons certainement appel», a aussitôt réagi Alessandra Stefano, l'avocat d'un des condamnés, Gian Michele Calvi, à la sortie du tribunal où la sentence a été accueillie dans un silence de plomb.

Les sept condamnés sont en outre condamnés à verser solidairement 9,1  m