«Quand je me suis enrôlé dans l'armée, je pensais vraiment que j'allais aider mon pays et que cela me permettrait de me lancer dans la vie. Aujourd'hui, je suis très déçu et je ressens de la colère. Je ne sais pas vraiment où j'en suis. Depuis quatre ans, j'ai surtout l'impression de faire face à des obstacles insurmontables. Ce n'est pas du tout ce que j'avais imaginé.»
Dans sa petite maison de Wilson, en Caroline du Nord, Michael Thomas, 29 ans, n'a qu'une seule photo de lui en uniforme, posée sur une étagère blanche. Comme beaucoup d'autres jeunes Américains, il a décidé de s'engager après les attentats du 11 Septembre, «parce qu'il fallait réagir». «Je me souviens d'avoir regardé en boucle les avions qui percutaient les tours. C'était quelque chose d'irréel, d'incroyable, et c'est là que je me suis dit que je pouvais être utile.»
Pour Michael, l'armée, c'était aussi la promesse d'une carrière et d'un salaire, alors qu'il reconnaît avoir eu «quelques difficultés» quand il était plus jeune. «Ma mère nous a élevés toute seule, avec mes deux frères et ma sœur, dans le Michigan. Je n'étais pas un gamin facile. J'ai toujours détesté l'école, avant même de savoir ce que c'était. J'ai vécu plusieurs mois avec mon oncle, parce que cela ne se passait pas très bien à la maison. Mais j'ai quand même réussi à décrocher mon diplôme à la fin du lycée. Par la suite, j'ai été employé un moment comme garde de sécurité, mais j'ai été licencié. Alors, e