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Libération

A Tunis, l’amer anniversaire de l’Assemblée constituante

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Tunisie . Sur fond de tensions et de paralysie politique, de maigres rassemblement sont marqué la première année du Parlement élu.
publié le 23 octobre 2012 à 21h36

Il y a un an, les Tunisiens levaient fièrement leur doigt bleui par l’encre à la sortie des bureaux de vote. Hier, pour l’anniversaire du premier scrutin post-révolution, quelques centaines de personnes, venues devant le siège de l’Assemblée constituante élue, ont répété le geste. Mais les uns ont colorié leur index pour commémorer leur triomphe quand les autres se sont peints le majeur en signe de défi.

Les premiers, appelés par la Ligue de protection de la révolution, sont venus «soutenir la légitimité» du gouvernement, dominé par les islamistes d'Ennahda. Les seconds pour la contester, réclamant «la chute du régime». Les deux petites foules ont passé l'après-midi à chanter et s'insulter. Un an après les premières élections libres, il ne reste pas grand-chose de l'enthousiasme partagé ce jour-là.

Cérémonie. A l'Assemblée, une séance plénière d'anniversaire a été convoquée au dernier moment. «La situation s'améliore», a défendu son président, Mustapha ben Jaafar (centre gauche), tandis que le chef de l'Etat, Moncef Marzouki, laïc convaincu et ancien militant des droits de l'homme, a reconnu qu'elle restait «non satisfaisante». «Tout le monde assume une part de responsabilité», a-t-il poursuivi. Le chef du gouvernement, l'islamiste Hamadi Jebali, a plaidé pour «l'accélération du processus politique» afin que des élections générales puissent se dérouler le 23 juin, la date récemment proposée par la coalition au pouvo