Pour la première visite d’un chef d’Etat sur le territoire dont il a pris le contrôle en 2007, le Hamas a tiré le gros lot. L’émir du Qatar, cheikh Hamad ben Khalifa al-Thani, un des hommes les plus riches du monde, accompagné de sa seconde épouse, Moza, élégamment vêtue d’une robe noire ornée de broderies palestiniennes rouges, ont fait un bref passage, hier, à Gaza.
Bras tendu. Entrés le matin depuis l'Egypte via le terminal de Rafah, les souverains ont été reçus par un Ismaïl Haniyeh, Premier ministre du Hamas, aux anges et des rues ornées de drapeaux pourpre et blanc, couleurs de l'émirat. D'immenses photos de l'émir, le bras tendu vers le peuple palestinien reconnaissant, décoraient les carrefours.
Le chef d’Etat qatari a promis de financer, à hauteur de 400 millions de dollars (308 millions d’euros), des projets d’infrastructures, dont la construction d’une nouvelle ville sur les ruines de l’ancienne colonie israélienne de Goush Katif (démantelée lors du retrait en 2005), y offrant notamment des appartements aux prisonniers récemment libérés par Israël et la construction d’un hôpital. Pourtant, peu de Gazaouis avaient fait le déplacement pour saluer ce nouveau bienfaiteur.
Incontestable succès diplomatique pour le Hamas, la visite de l'émir a laissé la population du petit territoire palestinien indifférente. «Certes, cet argent permettra de créer des emplois à Gaza. Mais quel est le geste politique derrière ?» s'interroge Ali Abou Shahla, ingénie