La communauté scientifique tremble et le verdict provoque des secousses en Italie. Au lendemain de la condamnation, lundi par le tribunal de L’Aquila, de sept experts à six ans de réclusion pour «homicide par imprudence», le président de la Commission des grands risques, Luciano Maiani, a jeté l’éponge.
Alors que ses collègues ont été reconnus coupables de ne pas avoir donné l'alarme à l'issue d'une réunion technique, cinq jours avant le séisme qui a fait 309 victimes le 6 avril 2009, le physicien a expliqué qu'il ne pouvait plus «travailler avec sérénité». Ancien président du Cern (Organisation européenne pour la recherche nucléaire), il a rappelé : «Il n'y a aucun motif pour dire qu'une secousse de basse intensité peut être le préalable à un événement plus fort. En la matière, les prévisions n'ont aucun fondement scientifique.» La Commission des grands risques s'était réunie ce jour-là pour analyser un phénomène tellurique en cours depuis décembre 2008.
Si les parents des victimes ont exprimé leur soulagement («Si mon père n'avait pas été rassuré par les institutions, il aurait fui», a estimé l'un d'entre eux), les condamnés ont fait part de leur stupéfaction. «Je n'ai rassuré personne. Pourquoi l'aurais-je fait ? s'indigne le volcanologue Enzo Boschi. A [cette] réunion, j'ai répété que l'on ne pouvait rien prévoir et donc rien exclure.» Ce sont les autorités, et notamment le responsable de la protection civile, Guido Be