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Libération

Le coup de poing politique d’un champion

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publié le 24 octobre 2012 à 22h08

Des dizaines de mains se tendent vers le géant. Le boxeur ukrainien Vitali Klitchko, 2,02 mètres, attire les foules comme un aimant et signe des autographes à la chaîne. Mais les citoyens qui se pressent à ses meetings viennent-ils rencontrer le boxeur ou le politicien ? Champion du monde des poids lourds, véritable idole dans son pays, Vitali Klitchko s’est lancé depuis quelques années en politique. Après deux tentatives infructueuses à la mairie de Kiev, il entend faire son entrée à la Rada, le Parlement du pays, à l’occasion des législatives du 28 octobre.

Son parti Oudar (acronyme d'Alliance démocratique pour la réforme, mais aussi «coup» en ukrainien) est en progression constante dans les sondages, crédité de 18% des intentions de vote, juste derrière le Parti des régions du président,Viktor Ianoukovitch, et devant l'Opposition unie de Ioulia Timochenko. «Je veux me battre contre la corruption qui gangrène l'Ukraine, et rapprocher notre pays de l'Europe, martèle-t-il à l'envi. J'ai gagné mon argent honnêtement et j'ai financé la majorité de notre campagne électorale [environ 10 millions d'euros, ndlr].»

Dans un pays où les partis sont sous l’influence directe des oligarques, le discours séduit, principalement dans l’ouest et le centre, des régions traditionnellement acquises à l’opposition menée par Ioulia Timochenko.

«Klitchko est honnête», assure Irina, une grand-mère qui vend des choux sur le marché de Podol à Kiev, «et il veut promouvoir