Ni célébrations officielles ni manifestations populaires massives. La Libye a fêté hier sans ferveur le premier anniversaire de l'annonce de la «libération totale» du pays, proclamée le 23 octobre 2011, trois jours après la mort de Muammar al-Kadhafi. Ce manque d'enthousiasme tient d'abord aux combats qui se poursuivaient à Bani Walid, accusée d'abriter des fidèles de l'ancien régime (lire ci-contre). Mais il s'explique aussi par l'instabilité qui prévaut toujours dans le pays. Un an après sa libération, la Libye reste fragile. Alors que l'intégration des milices formées d'ex-rebelles tarde à se concrétiser, les autorités provisoires tardent à mettre en place un nouveau gouvernement et à instaurer un système judiciaire efficace.
Comment s’explique le blocage politique ?
Le nouveau Premier ministre, Ali Zeidan, a jusqu'à la fin du mois pour annoncer la composition de son gouvernement qui devra ensuite être approuvé par le Congrès général national (CGN), élu le 7 juillet. La tâche est complexe. Le prédécesseur d'Ali Zeidan, Moustapha Abou Chagour, avait été limogé trois semaines après son élection pour ne pas être parvenu à un consensus entre les Frères musulmans, réunis au sein du Parti de la justice et de la construction (PJC), et les partisans, qualifiés de «libéraux», de l'ancien Premier ministre Mahmoud Jibril, regroupés au sein de l'Alliance des forces nationales (AFN). Un accord est d'autant plus difficile à trouver que sur les