«Ils disent que je suis populiste ? Je m'en branle ! Ce que je veux, c'est l'expulsion de tous les politiciens !» Perché sur une petite estrade devant la mairie de Termini Imerese, à l'est de Palerme, il vocifère, hurle, arpente la scène un micro à la main pour désigner à la vindicte populaire toute la classe dirigeante sicilienne : «Une fois virés, ils ne s'en tireront pas comme cela ! Nous demanderons un contrôle fiscal, ils devront rendre des comptes en place publique et on leur enverra un crachat virtuel.»
Depuis plus d'une heure, Beppe Grillo captive une foule composite et hilare devant ses bons mots et surtout sa promesse d'envoyer «se faire foutre» des dirigeants discrédités par la crise et les scandales de corruption. «Ils essaient de se racheter in extremis ! Ils disent qu'ils ont troqué leurs belles voitures de fonction pour se déplacer en patins. C'est trop tard !» Pas la moindre affiche de son Mouvement 5 étoiles (M5S) collée sur les murs siciliens tapissés, à l'inverse, des photos des candidats traditionnels. Mais au rythme de deux à trois one-man shows par jour de Trapani à Catane en passant par Corleone ou Enna, l'ancien comique s'attend «à faire sauter le système».
Déflagration. Avec 14% d'intentions de vote, les derniers sondages placent son mouvement légèrement en tête à l'occasion de cette consultation régionale convoquée à la suite de la mise sous enquête pour collusion avec la mafia du président