Il venait officiellement de jeter l'éponge politique. Ses juges n'ont pas passé l'éponge judiciaire. Après avoir, jeudi soir, adressé à ses concitoyens un message vidéo de sept minutes dans lequel il a confirmé son «pas en arrière» et son renoncement à briguer l'an prochain un quatrième mandat de président du Conseil, il a été condamné vendredi à quatre ans de réclusion (ramené de facto à un an grâce à une loi d'amnistie) et à cinq ans d'interdiction d'exercer des fonctions publiques par le tribunal de Milan. En première instance et au terme d'un procès de dix ans qu'il a tenté par tous les moyens de saborder, Silvio Berlusconi a été reconnu coupable d'avoir gonflé artificiellement le prix des droits de diffusion de films pour ses télévisions, achetés via des sociétés écrans (lire ci-contre).
«C'est un jugement politique incroyable et intolérable. C'est un verdict politique comme sont politiques tous les procès inventés contre moi», a déclaré vendredi soir Berlusconi, intervenant dans une émission d'une de ses chaînes, Italia 1. «C'est un acharnement», ont clamé ses avocats, qui devraient faire appel. D'ici le second verdict, l'affaire pourrait être prescrite.
En attendant, selon la procédure italienne, la peine infligée au Cavaliere est suspensive. Il n'en reste pas moins que le jugement prononcé vendredi par les juges de Milan, qui ont évoqué «une fraude fiscale très substantielle», semble sceller judiciairement une fin de cycle d