Avec l'expression d'un «brûlant ressentiment», l'assemblée générale d'Okinawa a adopté le 22 octobre une résolution condamnant le viol présumé d'une Japonaise par deux marins américains le 16 octobre. Le président de l'assemblée, Masaharu Kina, est allé jusqu'à évoquer une «rage indescriptible» à l'agence Kyodo. La veille, le gouverneur d'Okinawa, Hirokazu Nakaima, avait entrepris un voyage aux Etats-Unis pour exprimer l'indignation de ses concitoyens après un acte qualifié d'«extrêmement haineux et méprisable». L'affaire intervient quelques semaines après une autre agression sexuelle impliquant un GI. Surtout, elle renvoie au viol prémédité d'une fillette de 12 ans en 1995 par trois soldats américains qui empoisonne encore les relations nippo-américaines.
Okinawa est l'île qui cristallise les rancœurs antiaméricaines. Vendredi, le chef des forces armées américaines au Japon, le général Sam Angelella avait imposé, pour une durée indéterminée, un couvre-feu à ses 47 000 hommes stationnés dans l'archipel. Avant d'ajouter que des «formations sur les valeurs fondamentales» leur seraient données.
«Les mesures préventives et les instructions aux militaires ne sont plus efficaces», indique le texte voté hier, précisant que pas moins de 5 747 crimes ont été commis par le personnel américain depuis 1972, date de la restitution de l'île aux autorités japonaises. Mais au moins 22 000 GI sont encore stationnés dans plusieurs sites sur cet archi