A l’entrée de la fac de Portland, dans le Maine, aucune affiche à l’effigie de Barack Obama, pas plus qu’à celle de Mitt Romney. Seule une affichette témoigne de l’approche des élections. Elle appelle à voter pour
«Mr Nobody».
Lui, au moins,
«tiendra ses promesses»,
«continuera à aider les pauvres», «écoutera ce que vous avez à dire
». A la librairie, on vend des pastilles
«Disappoint Mints»
dans des boîtes à l’effigie du Président. Les jeunes seraient-ils à ce point désabusés après quatre ans d’Obama ? En 2008, les 18-29 ans avaient largement contribué à sa victoire : 66% d’entre eux avaient voté démocrate, de quoi faire basculer des Etats clés. Qu’en sera-t-il cette fois-ci ?
Un sondage du Public Religion Research Institute, publié début octobre, montre qu'Obama garde un net avantage chez les 18-25 ans (55% d'intentions de vote, contre 39% pour Romney). Le Maine, cet Etat de forêts, lacs et maisons de bois blanc planté comme un coin du Canada, n'est pas un swing State. Ici, le gouverneur est républicain, mais on vote démocrate à chaque présidentielle depuis 1992. Reste qu'au bureau des jeunes démocrates de Portland on sait que chaque voix compte, et on n'est pas tranquille. «Il y a une déception, une certaine colère, même, croit percevoir la très mobilisée Ashley Phaneuf. Un tas de jeunes se retrouvent sans emploi avec des prêts étudiants à rembourser de 40 000, 50 000 dollars [30 000, 38 000 euros, ndlr]. Obama a déjà fai