Le petit camion est installé sur le bord de la chaussée, en plein soleil. «Cacahuètes bouillies», annonce une pancarte aux rares voitures qui remontent encore la route 321. Assis à l'ombre, John Stoudemire, un charmant septuagénaire en salopette, explique qu'il a commencé à vendre cette spécialité culinaire locale cet été, «pour arrondir les fins de mois en plus de la pension retraite». Alors qu'il explique combien «c'est dur de survivre», John Stoudemire s'emporte soudain, sans que personne ne puisse l'arrêter : «Vous voulez savoir ce que c'est, quatre ans d'Obama ? Eh bien, c'est ça ! lance-t-il en montrant ses poches vides. On n'a plus un sou, tellement ça va mal. Et puis, de toute façon, je ne sais même pas pourquoi ce type est à la Maison Blanche. Obama est un musulman, tout le monde le sait, et il ne veut rien de bien pour l'Amérique. Vous en connaissez beaucoup vous, des bons Américains qui s'appellent Barack ?» Bienvenue à Swansea, petite bourgade au cœur de Lexington County, l'un des comtés les plus républicains de Caroline du Sud, Etat qui n'a pas voté démocrate à la présidentielle depuis Jimmy Carter, en 1976.
Lors de son élection, Barack Obama avait dit espérer mettre fin aux querelles partisanes en Amérique, appelant à l'unité au-delà des couleurs politiques, des origines ethniques et des fractures économiques. Quatre ans plus tard, force est de constater que c'est plutôt le contraire qui s'est produit dans une grande partie du