Malgré l'embauche d'un treizième médecin, le centre médical de Jamaica Plain, dans la banlieue de Boston, tourne à plein régime, avec 70 000 consultations par an. Ici, on soigne tout le monde, quel que soit le niveau du compte en banque. Plutôt bas, pour beaucoup des patients de ce quartier latino en plein renouveau. Dans la salle d'attente aux murs jaunes, certains ne parlent qu'espagnol. Quitamae, corpulente mère d'un petit garçon, guette son dentiste. Il y a peu de temps encore, elle évitait les médecins. «Trop cher.» C'était avant de souscrire une assurance par l'intermédiaire du supermarché qui l'emploie. «Ça me revient à 50 dollars [39 euros, ndlr] par semaine. C'est pas donné, mais ça vaut le coup.»
Sacharie, mère célibataire de 22 ans, le sait. L’année passée, cette secrétaire dans une compagnie d’export a dû emmener en catastrophe son fils à l’hôpital pour une mauvaise fièvre. Facture : 2 000 dollars. Depuis, elle a pu souscrire une assurance privée via son employeur. Une troisième femme explique que les 30 000 dollars facturés par l’hôpital pour un an de soins pour elle, son mari et leurs trois enfants ont été intégralement réglés par MassHealth, l’assurance santé du Massachusetts destinée aux plus démunis.
Toutes les patientes se disent satisfaites de leur assurance maladie. Et aucune ne semble savoir qu’elles la doivent à un certain Mitt Romney. En 2006, le candidat républicain, alors gouverneur du Massachusetts, a donné son feu vert à un