Lula l'a sorti de son chapeau de magicien pour conquérir São Paulo. Pari gagné. Adoubé par l'ex-président brésilien, Fernando Haddad, 49 ans, a décroché la mairie de la plus grande ville et capitale économique du Brésil, une mégalopole de 11,3 millions d'habitants. Le candidat du Parti des travailleurs (PT) a obtenu 55,6% des suffrages exprimés, au second tour des municipales, dimanche, contre 44,4% pour le leader de l'opposition, José Serra, du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB). Une victoire, a-t-il reconnu, «impossible sans l'appui de Lula», qui a forgé de toutes pièces sa candidature, comme il l'avait déjà fait avec Dilma Rousseff, élue il y a deux ans à sa succession. Il y a encore quelques mois, cet universitaire peu charismatique, fils d'immigrés libanais, était inconnu de la plupart des Paulistanos. Ses intentions de vote ne dépassaient pas les 3%…
«Renouvellement». Fernando Haddad avait certes été ministre de l'Education de Lula, mais il n'avait encore jamais brigué de mandat électif. Pas même au sein du PT. Comme «Dilma», il ne vient pas du sérail et a été imposé par Lula au PT. «L'un et l'autre incarnent le nouveau visage du PT, note le politologue Fernando Abrucio. L'élection de Haddad est une victoire personnelle de Lula, qui, contrairement à l'opposition, a misé sur le renouvellement des cadres de son parti.» Un renouvellement précipité par l'affaire dite du mensalão (la grosse m