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Libération

L’Amérique, l’Europe et leurs marches

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publié le 30 octobre 2012 à 20h26

Pour peu qu'il ne faille pas procéder à des recomptages tant le résultat serait serré, l'Amérique aura tranché dans une semaine. Son choix ne sera certes pas indifférent. Avec Mitt Romney, elle en reviendrait à la dérégulation, au rejet de «l'assistanat» et à l'idée que, plus les riches sont riches, mieux chacun se porte. Avec Barack Obama, la Maison Blanche continuerait, au contraire, à croiser le fer avec les lobbys financiers et leurs élus en faveur de la redistribution fiscale, d'un Etat arbitre et garant du long terme, d'une puissance publique à même de défendre les plus faibles et le bien commun.

C’est l’Amérique de Roosevelt, Kennedy et Johnson contre celle de Reagan et Bush. L’issue de cette bataille pèsera lourd sur le rapport de forces international entre le capital et le travail mais là n’est pourtant pas l’essentiel.

Romney ou Obama, quel que soit l’élu du 6 novembre, le prochain président américain pensera Pacifique et non plus Atlantique, Asie et non pas Europe, et le meilleur signe en est que lors de leur débat de politique étrangère aucun des deux candidats n’a même évoqué l’Europe ou l’Otan, un allié et une alliance sur lesquels toute la diplomatie américaine reposait depuis quelque sept décennies.

Parce que l’Europe ne lui pose plus de problèmes stratégiques depuis l’écroulement soviétique et qu’elle n’a plus de nouveaux marchés à y conquérir, l’Amérique a tourné toute son attention vers l’Asie émergente où elle a des positions industrielles