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TRIBUNE

Obama, éternel étranger en terrain miné

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par Thomas J. Sugrue, Professeur d’histoire et de sociologie à l’université de Pennsylvanie, spécialiste de la question des relations raciales, des droits civiques, de l’histoire urbaine et des inégalités.
publié le 30 octobre 2012 à 20h26

Quatre ans après l’élection historique d’Obama, il n’y a pas grand-chose à célébrer au rayon du «changement» et de «l’espoir». La présidence d’Obama ne s’est pas autant démarquée de celle de son prédécesseur républicain qu’on l’aurait cru. La «guerre au terrorisme» continue. Le démocrate n’a pas réussi à fermer Guantánamo. Il a intensifié la guerre en Afghanistan, déployé des forces américaines en Libye et autorisé l’usage de drones pour éliminer des «combattants ennemis», dont certains de nationalité américaine, dans des zones de non-guerre.

Au cours de sa première campagne, Obama avait juré de supprimer la politique fiscale du gouvernement Bush, qui favorisait les grandes entreprises, les banques et les riches. Cependant il a nommé une équipe de conseillers économiques proches de nombreuses banques d’investissement et fonds spéculatifs (hedge funds) dont les investissements à risques ont déclenché la crise financière. Le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, a dirigé la Federal Reserve Bank de New York et avait des relations étroites avec les plus grands banquiers. A la tête du Conseil économique national, Larry Summers a joué un rôle crucial dans la dérégulation du secteur financier dans les années 90 et a travaillé comme conseiller pour un des principaux hedge funds. Obama a fait appel au directeur général de General Electric, Jeffrey Immelt, qui avait réduit les effectifs de sa société aux Etats-Unis pour exporter des emplois en Chine. Le Président a également refusé d