Pour bien des enfants, la loi arrivera trop tard. Et Lionel Gilberti - un Français qui n’a plus aucune nouvelle depuis deux ans de ses enfants vivant avec leur mère allemande - ne croit pas non plus que le texte qui doit être prochainement examiné par le Bundestag lui permettra de revoir Julia-Angelina, 12 ans, et Quirin, 11 ans. Tancé à plusieurs reprises par la Cour européenne des droits de l’homme, le gouvernement allemand vient finalement d’adopter un projet de loi qui doit renforcer les droits des pères biologiques. En République fédérale, le géniteur a peu de droits sur ses enfants. Encore moins s’il n’est pas marié. Bien des pères sont même privés de tout contact avec leur enfant, parce que la mère y est opposée.
A l'avenir, un père biologique pourra obtenir le droit de voir son enfant malgré l'opposition de la mère, «s'il a montré par son comportement sa volonté d'assumer ses responsabilités». En clair, celui qui aura accompagné la jeune mère chez le pédiatre, régulièrement payé une pension alimentaire et se sera installé à proximité de son ex-compagne pourra obtenir gain de cause. A condition qu'un tribunal ait décidé que le contact avec le père soit «profitable à l'enfant».
A l'origine de cette réforme, un cas d'école, qui avait provoqué un vif débat dans le pays. Une femme, que l'on va appeler Mme Schmidt, entama en 1995 une liaison extraconjugale avec un certain Müller d'où naquit une petite fille, Anna. Mme Schmidt quitta un