Le président russe Vladimir Poutine, confronté à une vague de contestation sans précédent depuis près d'un an, ne se livrera pas cette année à la séance de discussion télévisée avec ses concitoyens, devenue une tradition depuis dix ans, révèle mercredi le quotidien russe Kommersant.
«Cette année, il n'y aura effectivement pas de "ligne directe"», a confirmé au journal le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov, indiquant qu'un «autre format» serait choisi pour permettre au chef de l'Etat de s'exprimer sur son programme. Selon Kommersant, le Kremlin pourrait opter pour une grande conférence de presse fin novembre.
Cette séance de questions-réponses retransmise en direct à la télévision avait été instituée en 2001, lors du premier mandat présidentiel de Poutine. La session, qui durait plusieurs heures, était ensuite devenue une tradition, qui n’avait pas été abandonnée entre 2008 et 2012 quand il était Premier ministre. Redevenu président, il est confronté depuis près d’un an à un mouvement de contestation inédit, né après les législatives controversées de décembre dernier, remportées par le parti au pouvoir Russie unie, au prix de nombreuses fraudes selon l’opposition et les observateurs.
Des centaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue pour protester contre ces élections et le retour de Poutine au Kremlin, où il avait déjà effectué deux mandats avant de devenir Premier ministre, la Constitution l'empêchant de briguer un troisi