Les Américains ont choisi hier Bill Clinton comme 42e président des Etats-Unis en se rendant massivement aux urnes et en exprimant clairement qu'une fois dissipées les vapeurs et les fureurs de la campagne, le chômage, la récession et le déficit budgétaire demeuraient au cœur de leurs préoccupations et de leurs angoisses.
Ce fut à l’évidence un vote grave et quasi «pérotiste» dans son approche sobre et sans illusions des problèmes du pays, même si le candidat indépendant n’a pas créé l’impact électoral qu’il espérait. Clinton s’en trouve conforté dans l’analyse ou l’intuition qui lui avaient permis de penser, dès l’été 1991, que Bush était vulnérable, que ce n’est pas la seule conjoncture économique qui a provoqué et précipité à court terme l’impopularité du président sortant, mais les questions laissées en jachère par le reagano-bushisme, en premier lieu le laissez- faire face à la fragmentation de la société américaine.
A 46 ans, le nouveau président est le plus jeune que les Américains aient envoyé à la Maison Blanche depuis l'élection de John Kennedy en 1960, à l'âge de 43 ans. C'est aussi le premier président né après la Seconde Guerre mondiale, et son élection accentue l'image d'une relève des générations (en outre son vice-président, Al-Gore, a 44 ans) et de l'arrivée au pouvoir des baby-boomers qui donnent le ton depuis une décennie au mode de vie et de consommation économique et culturelle de l'Amérique. L'analyse «générationnelle» recouvre toutefois une ré