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Libération

A Pékin, le pouvoir est pris d’une crise aiguë de parano

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Opposants, chauffeurs de taxis, pigeons… rien n’échappe au contrôle du Parti.
publié le 4 novembre 2012 à 20h56

La mise en scène du «Grand XVIII» s'accompagne de mesures policières draconiennes visant à «garantir la stabilité et l'harmonie sociale». Outre une multiplication des patrouilles et la mobilisation de régiments de «volontaires», ordre a été donné à tous les magasins de la ville de ne plus vendre de couteaux. Les chauffeurs de taxi de la capitale ont pour consigne de bloquer l'ouverture des portes et des vitres arrières de leurs véhicules. Cette disposition vise à éviter «la dispersion de tracts ou de ballons portant des messages pernicieux». Les chauffeurs sont aussi incités à «être vigilants» à l'encontre de passagers transportant «des sacs de balles de ping-pong» sur lesquelles pourraient être inscrits les mêmes messages. De même, les bus roulant sur le périmètre de la place Tiananmen sont garnis de policiers en civil, semble-t-il armés.

«Vacances». Consigne a aussi été donné aux éleveurs de pigeons de Pékin de garder leurs oiseaux en cage, car il s'est vu que des contestataires attachent à la patte des volatiles des banderoles avec des slogans antiparti. Les policiers en faction sur Tiananmen ont de surcroît été équipés d'extincteurs pour parer à d'éventuelles immolations de désespérés. Ce genre d'incident est survenu à plusieurs reprises, la dernière fois en octobre 2011.

Plus d'une centaine de personnalités critiques du régime résidant à Pékin - professeurs d'université, avocats, écrivains, blogueurs, dissidents… - ont