Dans un rapport confidentiel, auquel Libération a eu accès, des experts de l'ONU accusent le Rwanda et l'Ouganda de soutenir activement les rebelles du M23 qui sévissent dans l'est de la république démocratique du Congo. Kigali et Kampala nient toute implication.
Que reproche l’ONU aux voisins du Congo ?
Ce rapport adressé le 12 octobre au Conseil de sécurité est accablant pour le Rwanda et l’Ouganda. Depuis le mois de mai, les rebelles du M23, en conflit avec le pouvoir central de Kinshasa, se sont emparés d’une partie du Nord-Kivu, riche en minerais et en pâturages, provoquant le déplacement de plusieurs centaines de milliers de personnes. Les experts accusent le régime du président rwandais, Paul Kagame, de diriger en sous-main les insurgés. Recherché par la Cour pénale internationale, le chef du M23, Bosco Ntaganda, prend ses ordres à Kigali, auprès du ministre de la Défense. Le Rwanda lui fournit aussi des armes, des troupes et du renseignement. L’Ouganda n’est pas en reste : en juillet, Kampala a déployé 600 soldats dans la localité de Busanza pour préparer une offensive, notent les experts.
Quelle est l’origine de ce conflit?
Depuis le génocide au Rwanda en 1994, qui a débordé au Congo, et la chute en 1997 du maréchal Mobutu, la région des Kivus - très hétérogène sur le plan ethnique - est le théâtre de luttes incessantes entre groupes armés sur fond de trafics en tous genres. Instrumentalisés par le pouvoir de Kinshasa et par le