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TRIBUNE

Etats-Unis : les inégalités sont la première urgence

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(Dessin Alain Brillon)
publié le 5 novembre 2012 à 19h07
(mis à jour le 6 novembre 2012 à 13h35)

Cette nuit, nous saurons si les citoyens américains veulent confier un nouveau mandat de quatre ans à Obama. Les électeurs vont-ils tirer un bilan positif de son premier mandat? Sur le plan économique, on se souviendra de l’administration Obama pour trois principales politiques.

La première, c’est évidemment l’injection de 600 milliards de dollars par lesquels l’Etat fédéral a investi dans les banques, les organismes de refinancement des crédits immobiliers, les constructeurs automobiles et une compagnie d’assurance. Des faillites ont ainsi été évitées, ces prises de participation ont parfois conduit à des interventions sur le management des entreprises ainsi temporairement nationalisées, elles ont donné lieu, pour certaines, à des rémunérations ou des plus-values importantes et, pour d’autres, à des pertes considérables ; le tout au prix d’une très forte augmentation de la dette publique et, dans tous les cas, il est encore trop tôt pour en tirer le bilan global.

La deuxième, c'est la régulation financière, dont on peut dire qu'elle laisse perplexe. La loi Dodd-Frank est d'une complexité confondante : le texte tient en 848 pages, contre 37 pour le Glass-Steagall Act de 1933, et prévoit que de nouveaux organes de supervision se superposent aux précédents ; son premier impact sera davantage de nourrir grassement les cabinets de juristes que de stimuler la concurrence et d'éviter le développement de banques «trop