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Libération

Les Chinois sortent les couteaux face aux scalpels

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publié le 5 novembre 2012 à 22h31

Pas mal de médecins chinois commencent sérieusement à se demander s’ils doivent s’armer sur leur lieu de travail, afin de se prémunir d’éventuelles attaques de leurs patients. Chaque jour en moyenne, 46 médecins sont victimes d’agressions, rapporte la presse officielle et ces violences sont de plus en plus souvent fatales.

En mars, un patient d'un hôpital de Harbin (nord) a attaqué au couteau quatre de ses médecins, tuant l'un d'eux. Le meurtrier a été condamné cette semaine à la prison à vie. Il a expliqué aux juges qu'il soupçonnait le personnel médical de vouloir lui soutirer de l'argent en ordonnant une opération inutile. Ce genre de fait divers devient banal en Chine, où la population peste contre les pratiques juteuses du corps médical. La défiance est telle qu'un sondage réalisé au lendemain de ce meurtre par le site internet QQ a montré que 80% des personnes interrogées se disaient «réjouies» par la mort du médecin. Un état d'esprit qui explique la multiplication de ce genre d'affaires.

En septembre 2011, un cancéreux traité à l’hôpital Tongren de Pékin a lardé de 17 coups de couteaux sa chirurgienne, qu’il accusait d’avoir aggravé son cas. Le même mois, un docteur de l’Hôpital du peuple de Pékin a eu plusieurs os brisés par la famille d’un malade, et un autre médecin a été tué au couteau à Donguan (sud) par un patient mécontent.

En janvier 2011, un commando de 20 membres de la famille d’un patient décédé sur la table d’opération de l’hôpital Chine nouvelle de