C’est la grande ombre pesant sur la prééminence occidentale. C’est la puissance émergente qui s’est déjà hissée au deuxième rang de l’économie mondiale. C’est l’incarnation même de ces délocalisations et de ces exportations à bas prix qui désindustrialisent les Etats-Unis et l’Europe mais, alors que s’ouvre demain le congrès de son parti unique et qu’en sortira une nouvelle direction, tout menace l’âge d’or que la Chine vient de connaître.
En une décennie, son PIB a quadruplé et son excédent commercial quintuplé tandis que le niveau de ses salaires triplait, que celui de ses réserves de devises, désormais le plus élevé du monde, décuplait ou presque, que le montant de ses investissements à l’étranger était multiplié par 23, le nombre de ses automobiles par 6 et celui de ses internautes par 9 pour atteindre le nombre de 513 millions de Chinois branchés sur la Toile, devenue une agora nationale malgré la censure qui s’y exerce.
Jamais un pays n’aura connu une telle transformation en si peu de temps mais, en contribuant si efficacement au recul de l’Occident, à la baisse de ses salaires, à la raréfaction de ses emplois et à sa perte de compétitivité, la Chine a affaibli des clients indispensables à la poursuite de son affirmation. En crise, les Etats-Unis et l’Europe importent moins. Les exportations chinoises en sont diminuées d’autant et leur baisse entraîne celle d’une croissance économique entièrement fondée sur elles.
La croissance chinoise n’est maintenant plus que de 7% con