Aujourd'hui s'ouvre à Pékin le XVIIIe congrès du Parti communiste qui doit installer son nouveau secrétaire général et le comité permanent du Politburo. La machine rouge monopolise le pouvoir depuis soixante-trois ans, mais les hommes de l'appareil sont loin de former un ensemble monolithique. La bureaucratie est en effet composée de factions, de tendances, d'une «aristocratie rouge» privilégiée, d'anciens avec leur mot à dire, de loyautés et d'intérêts personnels qui s'affrontent. «Les débats y sont parfois féroces et des têtes tombent», explique un professeur retraité de l'école du Parti. Ces heurts ont généralement lieu en coulisses, loin des regards. Mais parfois, ils débordent.
Membre du Politburo et fils d'un compagnon de Mao, Bo Xilai était très bien parti pour entrer dans le saint des saints du Parti, et éventuellement devenir le numéro 1 chinois. Mais en mars, celui-ci a soudainement été victime d'une purge. Son épouse a été condamnée à mort avec sursis (équivalant à la perpétuité) pour «le meurtre» d'un homme d'affaires britannique, et Bo Xilai lui-même devrait bientôt être jugé pour avoir perçu «des pots-de-vin en quantité massive». «La corruption est partout dans le système et les autorités se servent fréquemment de ce prétexte pour se débarrasser de quelqu'un de gênant», souligne un expert du sujet, le professeur de droit, He Jiahong.
Jusqu’à la dernière passation de pouvoir en 2002, les transitions et luttes de facti