Jimmy Carter, le papy Nobel
39e président (1977-1981), 88 ans
«Je ne peux pas nier que je suis meilleur ex-président que je n'ai été président», avouait-il en 2005. Ce n'était pas bien difficile, persifleront certains, tant le démocrate Jimmy Carter a été impopulaire à la fin de son unique mandat, marqué par une économie en déroute et la crise des otages en Iran. Carter, plutôt bon pied bon œil, est un ancien président professionnel depuis plus de trente ans, un record. Sa retraite, l'homme des accords de Camp David ne la passe pas en charentaises dans sa Géorgie natale, mais en globe-trotter des causes humanitaires. Dès 1982, il met sur pied une fondation à son nom. Il a joué les médiateurs de luxe en Corée du Nord, en Bosnie ou à Haïti. Tant d'efforts lui valent le prix Nobel de la paix en 2002. Ainsi qu'une place toute trouvée aux Elders, ce club de vieux sages où il taille le bout de gras avec Nelson Mandela ou Kofi Annan.
Mais, aux Etats-Unis, son côté chef scout des bonnes causes lui donne parfois des airs de mouche du coche. A en croire les journalistes Nancy Gibbs et Michael Duffy, auteurs d'un livre sur les anciens présidents (The Presidents Club), ses successeurs ont toujours pris soin de tenir à distance cet électron libre de la diplomatie. Lors de la convention démocrate, Carter a été discret : quatre minutes d'allocution enregistrée, reléguée à une heure de faible écoute. Il faut dire que les républicains o