Kenneth Lieberthal est le directeur du China Center à la Brookings Institution de Washington. Ex-conseiller de Bill Clinton, il a aussi été à la tête du Conseil national de sécurité pour l'Asie de 1998 à 2000. Il est l'auteur d'un livre récent sur la politique étrangère de Barack Obama, Bending History : Barack Obama's Foreign Policy.
Barack Obama a été accusé par Mitt Romney d’être trop «faible» avec la Chine. Est-ce que cela va changer avec un second mandat ?
Je pense que la politique du président américain va rester la même. Tout d’abord, les Chinois ne considèrent pas qu’Obama a été trop faible. Les attaques de Romney tenaient plus de la rhétorique de campagne. En fait, Obama a mis en place une politique assez large sur toute la région qui inclut des engagements importants avec Pékin, mais aussi un renforcement des relations diplomatiques, économiques et politiques avec les pays voisins. Les Chinois le savent très bien et ne l’interprètent pas comme une «faiblesse» particulière de la part des Américains, bien au contraire.
Pékin a salué la réélection d’Obama, mais en espérant «une politique chinoise positive». Qu’attend la Chine du président américain ?
Il y a des attentes très ciblées et d’autres plus larges. Sur le dossier des îles Senkaku (ou Diauyu en chinois) par exemple, que se disputent Pékin et Tokyo, la Chine a le sentiment que l’Amérique soutient plus les actions du Japon et le perçoit comme une tentative de soutenir ses voisins dans les disputes territoriales afin de former une sorte de coalition contre elle. Les dirigeants communistes chinois souhaiteraient que les Etats-Unis se désengagent un peu de ces conflits pour encourager tout le monde à être plus «raisonnable». Plus largement, Pékin aimerait que l’Amé