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Analyse

Le pays force ses lignes de séparation

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Vote noir contre vote blanc, centre contre côtes Est et Ouest, les résultats traduisent une nation très divisée.
Un meeting républicain dans l'Iowa le 24 octobre 2012. (REUTERS)
publié le 7 novembre 2012 à 21h36
(mis à jour le 8 novembre 2012 à 19h38)

Une Amérique plus progressiste, plus colorée mais aussi plus pauvre et surtout plus polarisée que jamais. Le pays qui a réélu Barack Obama ce mardi, avec un peu plus de 50% du vote populaire au niveau national (contre 52,9%, en 2008), est encore une fois divisé, en deux hémisphères qui communiquent de moins en moins entre eux, comme le reflète aussi le vote au Congrès.

Si l'on schématise à l'extrême, ce sont les jeunes, les femmes, les minorités, les pauvres, les urbains et les sans religion qui ont réélu Obama, indiquent les «exit polls» ou sondages nationaux de sortie des urnes. Le Président doit tout particulièrement cette réélection aux Latinos qui sont de plus en plus nombreux (plus de 10% de l'électorat, contre 9% en 2008) et ont plus massivement voté Obama (71% d'entre eux, contre 67% en 2008). Les Asiatiques, qui ne représentent que 3% de l'électorat, ont aussi très largement rallié le vote démocrate, beaucoup plus qu'en 2008.

Le premier «président noir» des Etats-Unis, qui laissait espérer une Amérique «postraciale» en 2008, gouverne un pays encore plus clivé aujourd'hui sur cette question de la couleur de peau et de l'origine ethnique. 59% des Blancs ont voté pour Mitt Romney, une progression de quatre points encore par rapport au score de John McCain, en 2008.

Loyaux. Davantage encore qu'il y a quatre ans, toute une partie de l'Amérique blanche ne se reconnaît pas en ce premier président métis de son histoire. Elle est d'au