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Libération

Les groupes islamistes divisés au Nord-Mali

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Crise . La décision d’Ansar Dine de se dissocier de ses alliés pourrait favoriser des négociations de paix.
publié le 7 novembre 2012 à 21h36

C'est une simple déclaration qui marque peut-être un tournant décisif : en affirmant mardi rejeter «toute forme d'extrémisme et de terrorisme», Ansar Dine, l'un des trois groupes armés islamistes qui occupent le nord du Mali depuis sept mois, s'est pour la première fois clairement dissocié de ses alliés : les extrémistes d'Aqmi et du Mujao. Ouvrant ainsi une brèche dans la coalition formée par les intégristes. Ce qui relance l'option d'une sortie de la crise par la négociation, plutôt que par une intervention militaire dont les contours restent flous, malgré le plan adopté ce même mardi à Bamako par les chefs d'état-major des pays de la région.

Cartes. Ce n'est pas un hasard si la déclaration de rupture d'Ansar Dine est intervenue à Ouagadougou au Burkina Faso, pays médiateur dans cette crise qui a toujours privilégié la palabre aux bruits de bottes. Et plus encore que le Burkina Faso, c'est peut-être l'intervention de l'Algérie, acteur clé dans la région, qui a favorisé cette évolution vers une sortie de crise négociée. Dès le départ hostile à une intervention militaire dans la région, souvent attentiste, l'Algérie a été à la fois courtisée et mise sous pression pour user de son influence sur les groupes locaux afin de restaurer l'intégrité du Mali. «Il y a eu manifestement des pressions sur l'Algérie qui a elle-même fait pression sur Ansar Dine pour que ce mouvement se dissocie des autres», confirme Pierre Boilley, directeur du Centre d'ét