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Libération
Interview

«Obama pourrait favoriser la gauche israélienne»

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Pour le politologue Denis Charbit, de l’Université de Tel-Aviv, le Président devrait avoir plus de marges de manœuvre sur Nétanyahou :
publié le 7 novembre 2012 à 22h16

Denis Charbit est professeur de sciences politiques à l’Université ouverte d’Israël, espère une pression plus forte sur l’Etat hébreu pour la résolution du conflit palestinien.

Barack Obama pourra-t-il agir différemment sur les dossiers ouverts au Moyen-Orient ?

De manière générale, lors d’un deuxième mandat, un président a les coudées plus franches et une meilleure conscience des limites et des obstacles de son action. Obama a face à lui trois dossiers brûlant au Moyen-Orient : la Syrie, la nucléarisation de l’Iran et le règlement du conflit israélo-palestinien, le plus urgent étant le dossier syrien. Si Bachar al-Assad venait à être éliminé - et on attend toujours une intervention américaine en Syrie -, cela aurait des répercussions sur le prestige régional de l’Iran.

En quoi la réélection d’Obama va-t-elle lier les mains d’Israël ?

Si jusqu’ici Obama et Benyamin Nétanyahou ont divergé sur la forme, sur le fond, ils sont d’accord : un Iran nucléaire n’est pas acceptable. Obama a préféré la voie des sanctions et des pressions diplomatiques, tout en affirmant que toutes les options sont sur la table. Il n’est donc pas exclu que si, dans six mois ou dans un an, cette politique n’aboutit à aucun résultat concrets, il finisse par envisager l’option militaire. On pourrait alors imaginer qu’il tienne parallèlement un discours plus ferme pour un règlement du conflit avec les Palestiniens.

Il ferait un lien entre le dossier iranien et le dossier palestinien ?

Pour le moment, les Etats-Unis et l’Union européenne n’ont jamais ouvertement établi ce lien. Mais si l’option militaire vis-à-vis de l’Iran nucléaire se précise, Obama pourrait dire à Israël : nous sommes partants pour nous engager et ouvrir une n