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Libération
Interview

«On attend un traitement accéléré du dossier syrien»

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Pour Khattar Abou Diab, chercheur en géopolitique, Obama va être amené à s’investir davantage au Proche-Orient :
publié le 7 novembre 2012 à 22h16

Khattar Abou Diab est consultant en géopolitique et enseigne à l’Université Paris-Sud.

Barack Obama va-t-il enfin se montrer plus offensif sur la Syrie ?

On n’attend pas de miracle ! Le Président reste le Président. C’est vrai que la Syrie méritait davantage d’attention de sa part. Or, malgré les demandes verbales de départ d’Al-Assad, à partir d’août 2011, les Etats-Unis n’ont pas déployé les moyens nécessaires à ce départ. Pour deux raisons : la crainte d’un bouleversement régional défavorable à Israël et l’absence d’une véritable alternative à Damas. On attend donc un traitement accéléré du dossier, car la scène syrienne devient un accès de fixation, et la crise risque de déborder sur les pays voisins avec des risques de remise en cause des équilibres régionaux et des intérêts supérieurs des Etats-Unis (approvisionnements pétroliers, Israël…). Deux scénarios sont possibles : un arrangement avec la Russie qui éloigne le spectre d’une guerre froide autour de la Syrie. Moscou n’a pas les moyens de livrer une telle guerre froide, mais a très bien déployé sa capacité de nuisance en bloquant la communauté internationale par ses veto. Pour arriver à un arrangement avec la Russie, il faut d’abord changer les rapports de force sur le terrain, et ces prochaines semaines seront un moment de vérité pour Obama. Je vois mal les Etats-Unis admettre une défaite sur la Syrie. D’où leur implication dans la réorganisation de l’opposition, rendue aussi nécessaire par la crainte des jihadistes et le besoin de stopper leur irruption.

Et sans arrangement ?

Obama sera obligé d’étudier