Sur le rôle de l’Etat ou sur la nature du capitalisme qu’ils veulent avoir, les Américains avaient, dans l’élection de 2012, un choix clair. Ils ont donc tranché, et plutôt qu’un retour aux recettes néolibérales, ont préféré continuer – patiemment – avec la méthode progressiste de Barack Obama, chantre d’un Etat actif et soucieux de moderniser l’Amérique en la rendant plus juste.
C’est au reste cette formule qui a conduit le gouvernement à sauver l’industrie automobile en 2009 quand le républicain Mitt Romney préconisait une mise en faillite, et c’est à elle qu’Obama doit sa victoire dans un Etat de l’Ohio reconnaissant pour son initiative, lui assurant au passage sa réélection.
Dans l'immédiat, le président et son parti devraient avoir l'initiative pour résoudre des enjeux pressants, comme le sort des « Bush tax cuts », cadeaux fiscaux aux plus riches expirant le 31 décembre, ou le relèvement du plafond de la dette au printemps, et devront se prononcer rapidement sur les 1200 milliards de coupes arbitraires devant être activées en janvier. A Washington, le scénario le plus probable envisage une extension du statu quo pour six mois, le temps de négocier les détails d'un grand accord (sans doute 3000 milliards de dollars de coupes pour 1000 milliard de hausse d'impôts sur dix ans) destiné à s'attaquer à la monstrueuse dette publique, ce que les politiciens ne voulaient faire avant l'élection, préférant laisser les Américains choisir leur approche via les urnes.
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