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Libération

Un laïus anticorruption pour casser l’ambiance

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Des dirigeants ont pu se sentir visés par Hu Jintao, hier.
publié le 8 novembre 2012 à 22h41

La corruption est devenue endémique du haut en bas de l'administration, mais il est très rare qu'un dirigeant s'attaque aussi violemment à la question. Le numéro 1 chinois, Hu Jintao, dans le discours qu'il a prononcé hier, a assuré le comité central que «faute de régler le problème de la corruption, le Parti pourrait recevoir un coup fatal, et même s'effondrer en entraînant l'Etat». D'autres dirigeants se sont déjà exprimés ainsi, mais jamais à une occasion aussi solennelle. «La corruption et l'intégrité politique sont une question majeure et un sujet de grande inquiétude pour la population», a reconnu Hu.

Ce coup de poing sur la table a très certainement été dicté par les récentes révélations sur la fortune des plus hauts dirigeants et leurs familles. A commencer par Bo Xilai, ex-chef du Parti de la municipalité de Chongqing et membre du Politburo. Déchu de ses fonctions en mars, il doit bientôt être jugé pour «corruption massive».

Le Premier ministre, Wen Jiabao, n'est pas en reste. Sa famille posséderait 2,1 milliards d'euros en actions, bijoux et comptes dans des paradis fiscaux, selon une enquête réalisée en octobre par le New York Times sur la base de documents publics. C'est peut-être à son attention que Hu a averti que «tous ceux qui violent la discipline du Parti et les lois, qui qu'ils soient et quelles que soient leurs fonctions, doivent être traduits en justice sans pitié».

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