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Libération

L’argent de la prostitution, dernier recours face aux défaillances de l’Etat grec

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publié le 9 novembre 2012 à 21h56

Le troisième plan de rigueur budgétaire de 19 milliards d'euros, qui vient d'être voté par les députés grecs dans la douleur des grèves à répétition et des manifestations parfois violentes, a fait une nouvelle victime : l'école primaire numéro 5 de Patras a cherché à se sortir de ses difficultés grâce à l'étrange mécénat d'une maison de passe. En manque d'une photocopieuse, d'une petite bibliothèque et de quelques autres fournitures pour les besoins de la classe, l'association des parents d'élèves s'est adressée dans un premier temps aux autorités locales et à divers notables de cette grande ville portuaire de l'Ouest. Or, personne n'a semble-t-il été en mesure de satisfaire à la modeste demande et le salut n'est finalement venu que d'un don estimé à environ 3 000 euros, versés par une certaine Mme Soula.

Seulement voilà, Chryssoula Alevridou est unepropriétaire de maisons de tolérance ayant pignon sur rue - la profession est tout à fait légale dans le pays bien que fortement réglementée. Elle est d'ailleurs cliente de l'avocat qui préside l'association parentale et a tenu à préciser qu'elle avait agi à titre individuel, et non pas pour la promotion de son commerce. Devant le tollé qui a suivi la révélation de l'affaire par le journal local Péloponnèse, le directeur régional d'académie a décidé de ne faire preuve d'aucune tolérance et a immédiatement ordonné la restitution de la photocopieuse à la généreuse donatrice. «Ce qui est légal n'est pas forcém