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Libération
Interview

«Le régime de Poutine est vulnérable»

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Garry Kasparov, ancien champion d’échecs et leader de l’Autre Russie, revient sur la répression des opposants.
Garry Kasparov le 24 août 2012. (Photo Sergei Karpukhin. Reuters)
publié le 12 novembre 2012 à 20h36

Après des mois de manifestations festives, la Russie s'est réveillée avec la gueule de bois. Arrestations, procès, interdictions, lois liberticides, tout un arsenal est actuellement déployé pour faire taire l'opposition. Un de ses plus ardents militants, l'ancien champion du monde d'échecs, Garry Kasparov était à Paris la semaine dernière. A l'occasion de la sortie à Paris de son livre Poutine Echec et Mat ! le chef de file de l'Autre Russie a plaidé la cause des opposants persécutés depuis la réélection de Vladimir Poutine à la présidence russe en mars. L'ancien champion essaie encore de promouvoir les échecs. Il déplore que son pays s'en soit détourné. «En Russie, le pouvoir n'aime pas trop favoriser l'intelligence. Un pays dominé par les oléoducs n'a pas besoin de cerveaux» , constate-t-il.

Où en est la contestation du régime en Russie ?

La contestation de rue a énormément progressé depuis 2006. Elle est passée de quelques milliers à plus de 100 000 personnes. Le niveau de participation a certes baissé mais aujourd’hui, le noyau des contestataires est de 30 000 à 40 000 personnes, soit dix fois plus qu’il y a seulement un an. On peut sentir dans la population une frustration croissante à l’égard du pouvoir. Avant, les gens avaient peur du changement, car ils étaient satisfaits du régime en général. Aujourd’hui, ils ont peur du changement, car dans leur esprit, c’est une menace. Mais plus personne n’attend rien de Poutine. De président de l’espoir, il est devenu le président de l’inertie. La pe