Pour le premier débat télévisé de la primaire de la gauche italienne, lundi soir, la cravate était violette. La couleur de Florence, la ville dont il a été élu maire en 2009, à seulement 34 ans. Mais aussi celle choisie par Barack Obama pour ses grands discours et débats. Malgré son air décontracté, Matteo Renzi, entouré d'une équipe de professionnels de la communication, ne laisse rien au hasard et cultive son image de modernisateur «à l'américaine» de la vie politique transalpine.
Franc-parler. Toujours prêt à pianoter sur son smartphone, il veut incarner le renouveau, dans la pratique, les gestes et les mots, auprès d'un peuple dégoûté par les scandales de corruption, empêtré dans une crise économique profonde et défiant vis-à-vis d'une gauche souvent perçue comme inerte, litigieuse et archaïque. C'est d'ailleurs en revendiquant d'être le «rottamatore», c'est-à-dire celui qui «allait envoyer à la casse» la vieille génération, que ce cadre dans une société de communication a fait irruption sur la scène publique.
Ancien scout, il s'inscrit très tôt dans les rangs du Parti populaire italien héritier de la démocratie chrétienne. Puis, il s'empare de la mairie de Florence avec 59% des suffrages sous les couleurs du Parti démocrate (PD) dont les cadres lui avaient préféré un autre candidat. Mais au nom du «mérite», du «courage» et de la «prise de risque», mots d'ordre que ses adversaires traduisent à son propo