Menu
Libération
TRIBUNE

Les quatre leçons du scrutin américain

Article réservé aux abonnés
publié le 14 novembre 2012 à 19h01

Ce fut moins la victoire de Barack Obama que la défaite des républicains. Avec un taux de chômage qui reste élevé et une croissance poussive, avec une économie qui ne s’est pas encore remise du krach de Wall Street bien que l’interventionnisme du président sortant en ait considérablement limité les dégâts, le désir d’alternance aurait dû l’emporter.

Normalement, Mitt Romney aurait dû sortir vainqueur de cette élection. C’eut été injuste mais logique, si logique qu’il considérait sa victoire comme certaine et que ses conseillers n’arrivaient pas à croire aux résultats qui tombaient le soir du vote. Mais, contrairement à la norme, ce n’est pas sur l’état de l’économie que cette présidentielle s’est jouée.

Elle s'est jouée dans l'électorat féminin, choqué d'avoir entendu des figures républicaines faire une distinction entre «vrai» et «faux» viol, pourfendre le «libre choix», le droit à l'avortement, ou expliquer, pire encore, qu'un enfant restait un don de Dieu même s'il était né de violences sexuelles.

Elle s'est jouée parmi les «Afro-Américains», les Noirs, qui ne sont plus forcément démocrates depuis que nombre d'entre eux sont sortis de la misère mais auxquels n'avait pas pu échapper la petite musique raciste de la campagne républicaine contre Barack Obama. Elle s'est jouée parmi les plus jeunes et les plus éduqués qui ne pouvaient admettre les positions de la droite la plus militante sur l'avortement, le créatio