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Libération
Reportage

Gaza et Israël s’embrasent

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Pluie de roquettes de part et d’autres, mouvements de troupes : la mort du chef militaire Ahmed Jabari met le feu aux poudres.
Un jeune Palestinien et son frère, tué selon des officiels gazaouis par un tir israélien, hier, à Khan Younès (sud de la bande de Gaza). (Photo Ibraheem Abu Mustafa. Reuters)
publié le 15 novembre 2012 à 22h26

Des centaines d'hommes en colère portaient hier en cortège dans les rues de Gaza la dépouille d'Ahmed Jabari, le chef militaire du Hamas, ceinte d'un drap blanc. Précédés de motos klaxonnantes et d'hommes en armes tirant en l'air, nombre d'entre eux criaient vengeance et appelaient à la guerre contre Israël. «En mourant, Jabari a laissé derrière lui une armée et va nous fortifier», a déclaré Abou Mjahed, le porte-parole des Comités de résistance populaire, une faction armée à Gaza.

En marge du défilé, l’agglomération principale du petit territoire palestinien était vidée de ses habitants. Alors que le bruit sourd des raids aériens israéliens continuait à se faire entendre, suivi de fumées grises et de l’envol des oiseaux, rares étaient les Gazaouis à s’aventurer à l’extérieur. Seules quelques gargotes et des épiceries accueillaient les clients. Le début de l’opération «Pilier de défense», menée par l’armée israélienne depuis mercredi en fin d’après-midi, a provoqué à Gaza une ruée sur les produits alimentaires, l’essence et le gaz, menant à leur rapide pénurie.

Au moins 15 Palestiniens ont été tués par les bombardements de Tsahal depuis deux jours, dont quatre civils, et plus d’une centaine ont été blessés. Parmi eux, Abdelkader, 22 ans, touché par des éclats de bombe alors qu’il se tenait devant l’immeuble dans lequel il vit. A l’hôpital Al-Shifa, sa tante racontait en se tordant les mains d’angoisse qu’elle priait pour que son neveu soit soigné en Israël.

Ala