Menu
Libération
EDITORIAL

Manœuvres

Article réservé aux abonnés
publié le 16 novembre 2012 à 22h36

Trois jours après le début des frappes de l’armée israélienne contre les activistes du Hamas dans la bande de Gaza, les tenants de la politique du pire sont à la manœuvre dans chacun des deux camps, comme si leurs calculs les plus cyniques se conjuguaient une fois encore. En Israël, le Premier ministre Benyamin Nétanyahou et ses alliés de l’extrême droite va-t-en guerre sont bien décidés à jouer des vieux réflexes et de la peur à quelques semaines des élections législatives. Ils mobilisent l’opinion et les réservistes, comme si se préparait une nouvelle expédition punitive dans l’enclave palestinienne.

En tirant pour la première fois des roquettes jusque dans la banlieue de Tel-Aviv, les groupes palestiniens les plus extrémistes semblent eux aussi vouloir parier sur l’escalade. Le Hamas ne tient pas seulement à exhiber son nouvel arsenal de terreur face à Israël, il veut aussi, et peut-être surtout, pousser le nouveau pouvoir égyptien, sous la pression de son opinion publique, à rompre avec Tel-Aviv. Au passage, le Hamas en profite pour torpiller la prochaine candidature de l’Autorité palestinienne à un statut d’Etat non-membre à l’ONU qui devait être examinée dans deux semaines. Il faut répéter qu’Israël a le droit inaliénable, comme tout Etat, à la sécurité. Il faut ajouter que les Palestiniens ont un droit tout aussi inaliénable à un Etat. Et on ne peut que constater avec inquiétude que ce regain de violence intervient dans un moment où la région entière vacille déjà : une