A34 ans, elle pourrait déjà prétendre au titre de guérillera la plus célèbre du monde. Tanja Nijmeijer, une Néerlandaise membre depuis dix ans des Forces armées révolutionnaires de Colombie (Farc), fait partie de la délégation qui entame aujourd’hui à Cuba les négociations de paix avec Bogotá.
Les Farc ont provoqué la surprise en exigeant d'intégrer cette combattante étrangère à leurs représentants. Le choix de la «camarade Alexandra Nariño» - son nom de guerre - a été perçu par le gouvernement comme un «coup médiatique». Son sourire est plus susceptible d'aimanter les objectifs que la barbe fournie d'Ivan Márquez, ou la calvitie et le ventre rond d'autres commandants. Surtout, Tanja, seule Européenne connue au sein des Farc, rallume le flambeau de «l'internationalisme révolutionnaire» à un moment opportun pour la guérilla, cataloguée terroriste à Bruxelles et Washington. Elle qui a découvert la Colombie «presque par hasard» pour un stage et s'y est initiée à «la cause».
Machisme. «Ce qui compte, ce n'est pas là où l'on naît, c'est là où on lutte»,assure-t-elle dans une interview au site Anncol.eu, dans un jargon fluide de paysan colombien émaillé de «r» encore durs. Rescapée de dizaines de bombardements, elle aurait également échappé de justesse à un conseil de guerre des Farc lorsque l'armée a saisi son journal, lors d'un combat dans la jungle en 2007. Ses critiques du machisme et de la corruption des ch