C'est un peu comme les crises d'urticaire. Le sentiment anti-européen au Royaume-Uni subit des poussées régulières, souvent liées à des périodes de crise. Depuis l'arrivée au pouvoir, en 2010, d'un gouvernement dominé par les conservateurs et alors que le pays peine à sortir de la récession, la question européenne reprend du poil de la bête. Et, une fois de plus, la tentation du grand saut - rompre les liens avec l'UE - refait surface. Selon un sondage Opinium publié dimanche dans The Observer, 56% des Britanniques voteraient probablement ou catégoriquement pour une sortie du Royaume-Uni en cas de référendum sur la question, alors que seuls 30% soutiendraient encore le maintien au sein de l'Europe.
«Désastre». Le Premier ministre, David Cameron, continue officiellement d'affirmer son soutien à l'appartenance à l'Union européenne, mais la pression de l'aile eurosceptique de son parti devient de plus en plus pesante. Il agite donc, une fois de plus, la menace d'un veto lors des discussions sur le prochain budget européen, qui démarrent jeudi à Bruxelles. David Davies, un «éléphant» du parti tory, a appelé hier à la tenue rapide de pas moins de deux référendums. L'un pour négocier le rapatriement de certaines prérogatives au Royaume-Uni et l'autre pour voter sur le maintien ou non au sein de l'UE.
Kenneth Clarke, ministre sans portefeuille, a balayé ces velléités de révolte. «Notre pays est régulièrement au bord de la dépression sur le sujet», m