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Analyse

Goma, ville charnière assiégée

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En RD Congo, les rebelles semblent sur le point de s’emparer de la zone frontalière avec le Rwanda.
publié le 19 novembre 2012 à 23h16

Dans le nord-est de l’immense république démocratique du Congo (RDC), la ville de Goma va-t-elle tomber aux mains du M23 qui s’oppose au régime de Kinshasa depuis avril ? L’offensive des insurgés, lancée dimanche, rappelle de vieux souvenirs : en 1997, c’est de là qu’était partie une autre rébellion, menée par le père de l’actuel président congolais. A l’époque, le petit Rwanda voisin était très clairement derrière l’offensive de Laurent-Désiré Kabila, qui finira par renverser le maréchal Mobutu. Aujourd’hui, ces accusations refont surface contre Kigali. Mais à Kinshasa, le président, Joseph Kabila, qui réclame l’union sacrée contre le Rwanda, est lui-même souvent soupçonné d’être l’allié des Rwandais. Un imbroglio qui s’apparente parfois à du poker menteur.

Que veut le M23 ?

Officiellement, l'application des accords de paix du 23 mars 2009 (d'où le nom du mouvement). Les cadres du M23 sont d'ex-rebelles, intégrés dans l'armée congolaise en 2009. Lesquels n'auraient pas été appliqués, selon eux. Mais ils se sont peut-être aussi sentis menacés par la décision de Kabila de lâcher Bosco Ntaganda, promu général après les accords de 2009 malgré deux mandats d'arrêt de la Cour pénale internationale (CPI) depuis 2006. Certains officiers ont-ils eu peur de faire les frais de la tentative de réhabilitation de Kabila ? L'amnistie était aussi garantie par les accords de 2009. «Ntaganda était l'ami de Kabila, plus que le nôtre», affirmait hier le représentant du