Au septième jour de l’opération «Pilier de défense», ce mardi, Israël et le Hamas ne sont toujours pas parvenus à une trêve. De nombreux diplomates
[ sont attendus dans la région ]
pour trouver une sortie de crise. Frédéric Encel
(photo DR),
professeur à l’ESG Management (Ecole supérieure de gestion) et maître de conférences à Science-Po Paris, fait le point sur les options de part et d'autre. Son dernier livre :
Atlas Géopolitique d’Israël
(ed. Autrement).
La menace d’une opération terrestre de l’armée israélienne à Gaza est suspendue mais il n’y a pas encore de cessez-le-feu. Un ancien général israélien très respecté, Giora Eiland, a surpris en déclarant dans le journal Haaretz qu’Israël devrait faire des concessions pour en finir vraiment avec les tirs de roquettes de Gaza. Comme lever le blocus naval de Gaza, reconnaître le Hamas...
Des concessions vis-à-vis de qui ? Du Hamas, qui n'est pas reconnu par la communauté internationale représentée par le Quartet [ONU, USA, Union Européenne, Russie, ndlr] parce qu'il n'a jamais accepté les traités de paix signés par l'autorité palestinienne , renoncé à l'usage de la violence et, enfin, reconnu l'existence de l'Etat d'Israël ? Et ceci depuis qu'il a pris le pouvoir par un putsch le 15 juin 2007 alors que Mahmoud Abbas avait remporté les élections en 2006. S'il doit y avoir des concessions comme l'affirment Eilan et beaucoup d'autres personnalités politiques et militaires israéliennes, c'est plutôt avec l'Autorité palestinienne d'Abbas, qui, elle, est légale et légitime.
Et l’aménagement ou la levée du blocus de Gaza ?
La revendication du Hamas n’est pas la levée du blocus, de fait levé avec l’Egypte : la frontière est ouverte sur 14 km depuis l'élection de Mohammed Morsi. A l'époque de Moubarak le blocus entre Gaza et l’Egypte était réel, plus maintenant. Aujourd’hui c’est une frontière qui bloque l’immigration comme tout pays qui veut contrôler le marché du travail.