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Libération
TRIBUNE

L’affaire Aurore Martin

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par Olivier Dartigolles, Porte-parole du PCF
publié le 20 novembre 2012 à 19h06

Le 1er novembre, Aurore Martin a été livrée à la Guardia Civil au poste de frontière de Biriatou. Elle n'a pas de sang sur les mains. Cette femme est une militante du parti Batasuna, interdit en Espagne mais légal en France. Elle était poursuivie pour son activité politique lors de réunions publiques et de conférences de presse. Ce qui relève en France de l'exercice des libertés fondamentales est considéré, en Espagne, comme un soutien au terrorisme. Depuis sa création, le Mandat d'arrêt européen (MAE), proposé après les attentats du 11 Septembre pour accélérer les extraditions entre Etats membres de l'Union, fait l'objet d'abus. Avec cette affaire Martin, certains à gauche semblent découvrir son vrai visage. Or, dès 2002, nous avions alerté sur les risques pour les libertés individuelles. Aurore Martin est incarcérée à Madrid et elle encourt une peine de douze ans d'emprisonnement. En 2011, le candidat Hollande s'était prononcé pour la «clémence». Aurore Martin vivait normalement, inscrite à Pôle Emploi, elle circulait sans crainte et a voté au printemps.

Ce que Sarkozy et Guéant n'avaient pas osé faire, le nouvel exécutif, de gauche, vient de le réaliser. Je ne crois pas à la fable d'une arrestation fortuite. Le zélé Manuel Valls a cosigné avec son homologue espagnol un communiqué pour se féliciter du «succès» de cette opération. Le gouvernement devait agir autrement, dans le respect de nos valeurs républicaines. C'est une faute politique, un énorme gâch