Aussi abominable qu’il soit, c’est un salutaire rappel aux réalités. En repassant de l’incandescence aux flammes, le front israélo-palestinien a redonné à voir l’étendue d’un désastre que la lassitude et l’impuissance avaient fait oublier. Seuls interlocuteurs possibles d’Israël, l’Autorité palestinienne et son président, Mahmoud Abbas, ne comptent à peu près plus. Seuls partenaires existants d’un processus de paix en coma avancé, ils n’ont plus grand poids politique parce qu’ils avaient tout misé sur la dynamique des accords d’Oslo, sur un compromis menant à la coexistence de deux Etats et que leur pari a échoué.
On peut débattre à l’infini des raisons de cet échec. On peut l’imputer à Yasser Arafat qui avait si longtemps usé et abusé du double langage avant de refuser, en 2001, à Taba, le plan de paix de Bill Clinton que le gouvernement israélien de l’époque avait, lui, accepté. On peut considérer, à l’inverse, que l’ardeur avec laquelle les dirigeants israéliens avaient développé la colonisation des territoires occupés avait interdit à la direction palestinienne d’abandonner le droit au retour des réfugiés sans paraître trahir son peuple. Les deux sont vrais mais le fait est qu’une occasion unique s’est alors perdue.
Un temps si fort, l’espoir de paix s’est progressivement évanoui et, plus il régressait, plus le Hamas a pris l’avantage sur le Fatah et l’Autorité palestinienne, plus les partisans d’un compromis historique se sont affaiblis au profit d’islamistes qui refusent