Dans la rue du centre de Gaza qui longe la plage, c'est l'un des rares cafés qui ne soit pas fermé. Moeen Abulkher, la quarantaine, s'est installé sur la terrasse, entre un immeuble en construction et une fontaine à l'eau tarie depuis plusieurs semaines. Il est midi à peine passé et il vient d'apprendre qu'une bombe a fait exploser un bus à Tel-Aviv (lire ci-contre), à moins de 80 kilomètres, faisant 17 blessés dont 2 dans un état grave. La nouvelle ne semble ni l'attrister ni le réjouir. Mais après quelques instants d'hésitation, il tente de justifier l'attentat, salué dans l'après-midi par le Hamas : «Bien sûr que je suis triste quand des civils sont assassinés. Mais vous avez vu les bombardements que nous a infligés cette nuit Israël ? Toute attaque entraîne une contre-attaque. On résiste avec les moyens que l'on a.» Sûr de lui, il affirme ne pas craindre une éventuelle riposte de l'armée israélienne dans les prochaines semaines. «Elle peut bien lancer une offensive terrestre, cela ne changera pas grand-chose. Nous tenons face aux bombardements, nous pourrons aussi y résister», assure-t-il.
Prudents. Peu d'habitants de Gaza semblaient croire hier à la possibilité d'une trêve durable. En milieu d'après-midi, les rues étaient vides, trottoirs déserts et chaussées sans voitures. Seul le bruit entêtant des drones israéliens qui survolent sans arrêt le territoire palestinien se faisait entendre. Après une semaine de tirs de roquettes