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Libération
Récit

Goma dans l’ombre du Rwanda

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Après la prise de la ville congolaise par les rebelles du M23, Paris et Washington divergent, en coulisse, sur le rôle du voisin rwandais dans la crise qui déstabilise l’est de la RDC.
publié le 21 novembre 2012 à 21h26

Alors qu’on se bat les armes à la main dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), un affrontement plus feutré a lieu dans les couloirs des Nations unies, à New York. Américains et Français divergent sur les moyens de ramener le calme dans la province du Nord-Kivu, où un désastre humanitaire est en cours après la prise de Goma par les rebelles du M23. L’enjeu de cette bataille qui ne dit pas son nom : le Rwanda.

Barrage. Quelques heures après la conquête de la principale localité du Nord-Kivu par les hommes de Sultani Makenga, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté à l'unanimité une résolution appelant à des sanctions contre deux chefs du M23, Innocent Kaina et Baudouin Ngaruye. Mais cette unanimité de façade cache de réelles dissensions. Présenté par la France, le texte demande aux pays qui soutiennent le M23 de mettre fin à leur aide aux rebelles. Premier visé, le Rwanda n'est pas explicitement cité. Les Etats-Unis, soutien indéfectible du régime de Paul Kagamé jusqu'ici, ayant fait barrage.

Cette attitude a suscité une réaction extrêmement vive de la part de l'ONG Human Rights Watch : «Le silence du gouvernement américain à propos du soutien militaire apporté par le Rwanda aux rebelles du M23 ne peut plus se justifier face aux preuves accablantes du rôle joué par ce pays et face à la menace imminente qui touche les civils aux alentours de Goma», a réagi l'un de ses responsables, Tom Malinowski.

Le week-end dernier, le patron