Un bus, planté au milieu d’une grande avenue de Tel-Aviv, le pare-brise explosé, des débris tout autour, et le ballet hululant des ambulances qui viennent chercher les passagers blessés, interrompus brutalement dans leur trajet. Les images de l’attentat sur l’avenue Shaul-Hameleh, hier peu après midi, rappelaient celles des heures sombres de la deuxième Intifada, entre fin 2000 et 2005. C’est non loin du complexe de la Kyria, le ministère de la Défense, que la bombe a explosé.
Pour Mazal et Lior, 15 ans, et leur copain Rafi, 12 ans, cet attentat qui a blessé une dizaine de personnes, dont trois grièvement, était une première expérience effrayante. «Nous voulions monter à bord du bus, mais il était bondé, alors on l'a laissé passer, raconte Mazal. Et juste après, qu'il est parti, il y a eu un gros boum.» Rafi raconte : «J'ai vu l'explosion et j'ai sursauté. Je me suis éloigné, je ne savais pas quoi faire, alors j'ai simplement couru. Et j'ai pleuré un peu, de peur.» Autour d'eux, les passants sont pendus à leurs téléphones portables, chacun appelle tout le monde et la ville entière résonne des conversations angoissées.
Yaël Fafet, secouriste du Magen David Adom, l'équivalent israélien de la Croix-Rouge, est venue de France il y a deux jours pour apporter son soutien aux équipes dans le sud du pays, qui traitent les personnes blessées par les tirs de roquettes. Mais elle a bifurqué sur l'attentat de Tel-Aviv. «Même si on ne s'attendait pas à ce typ