Un mois après sa victoire surprise aux législatives, le nouveau Premier ministre géorgien, Bidzina Ivanichvili, ne bénéficie plus d’aucun état de grâce. Mineurs, dockers et travailleurs de l’industrie et des services le pressent, par des grèves et des manifestations quasi quotidiennes, de remplir les promesses sociales qui l’ont porté au pouvoir. Sourd à leurs revendications, l’oligarque s’acharne à transformer la transition politique en une revanche sur les membres de l’équipe défaite qui, pendant la longue campagne électorale, ont harcelé son équipe et son business. Plus de quinze personnes sont déjà sous les verrous. La liste pourrait s’allonger.
Pressions. Il ne fait aucun doute que les mesures prises ont pour but de faire passer le message que la cohabitation actuelle sera de courte durée et que l'UNM, le parti du président Mikhaïl Saakachvili, malgré neuf ans passés au pouvoir, ne réussira pas à conserver de bastions dans les institutions. Dans un an, la nouvelle Constitution entrera en vigueur et le vainqueur de la présidentielle - qui succédera à un Saakachvili interdit de se représenter car au terme de son second mandat - aura peu de prérogatives. La réalité du pouvoir sera alors entre les mains du Premier ministre. Celui-ci est impatient. Selon des sources proches de la présidence, neuf parlementaires de l'UNM, la plupart étant des hommes d'affaires sensibles aux pressions, ont déjà décidé de changer de camp. Si le Rêve géorgien de Bidzina Ivanichvi